théâtre

Le Grand Bleu, entre création et précautions

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Fermé au public comme les autres lieux culturels, le Grand Bleu reste mobilisé pour permettre aux artistes de travailler, sans toutefois pouvoir se projeter sur le reste de la saison.

C'est devenu rare, deux jours durant, la grande salle de la maison lilloise accueillait deux spectacles et des spectateurs, professionnels venus pour l'occasion découvrir le travail des artistes. Cédric Orain et ses Enfants sauvages (créé juste avant le confinement de fin octobre) et Thomas Piasecki qui créait ce jour-là The Great Disaster ont ainsi tout de même pu partager leurs propositions même si dans la salle manquait "une chose essentielle : les enfants" comme le résume Cédric Orain. Soucieux de continuer à défendre et soutenir les artistes auprès desquels le théâtre s'est engagé, Grégory Vandaële, directeur du Grand Bleu, affichait ce jour-là un demi-sourire. Si le plaisir de recevoir des spectateurs reste réel, les incertitudes sur le reste de la saison et la suivante s'avèrent nombreuses.

"L'une des spécificités du Grand Bleu, c'est de travailler à des créations participatives qui réunissent un certain nombre de jeunes spectateurs. Si nous avons adapté notra travail en projetant une partie de notre travail dans les établissement scolaires, nous restons dans le flou quant aux conditions d'organisation de ces spectacles participatifs." détaille ainsi le directeur. Et d'ajouter : "Par ailleurs, la préparation de la saison prochaine, qui se boucle traditionnellement à cette période, est tout aussi suspendue. Entre les spectacles que nous essayons de reporter et les engagements de création, chaque jour de fermeture supplémentaire risque de nous confronter à un embouteillage quand viendra le moment du retour à la normale. Ce qui risque de fragiliser nombre de compagnies et d'artistes dont les travaux devront être reportés ou annulés faute de créneau pour les accueillir". Au jour le jour donc, main dans la main avec les artistes et en cherchant à maintenir aussi vivant que possible le lien avec un public absent, la maison doit s'inventer un chemin. Même fragile, le plaisir de retrouver les artistes sur scène et les applaudissements demeure indispensable. Même si, quand vient le moment des saluts, la distanciation physique oblige les interprètes à ne pas trop se serrer.

Publié le 22/01/2021 Auteur : Guillaume B.

Le Grand Bleu, 36 avenue Marx Dormoy à Lille

www.legrandbleu.com