Une collaboration productive, puisqu'elle donne également lieu à des événements dont on se souvient encore aujourd'hui, comme Bartabas ou le spectacle à la piscine art déco de Bruay-la-Buissière. Pour Dansewindows, les choses sont plus simples, il s'agit d'être au plus près de spectateurs, en allant jouer dans de petites communes du Pas-de-Calais, et même, désormais, d'y créer les pièces présentées. « Cela permet de développer des échanges dès ce moment-là », s'enthousiasme Estelle Garnier, responsable de la communication. Des rencontres, des répétitions ouvertes au public, des ateliers, « montrer comment le spectacle se crée, que les danseurs ne sont pas des icônes inaccessibles, casser les barrières pouvant exister entre la scène et le public. » Car si la métropole lilloise propose nombre de spectacles de danse, cet art reste encore méconnu sur une partie du territoire, victime de nombreux a priori : « les représentations Dansewindows ouvrent des horizons, pour aller trouver les spectateurs au plus près de chez eux, et qu'après, ils aillent dans les plus grandes scènes, un peu plus loin. C'est une amorce. » Chaque fois, le thème diffère, travail sur le jazz cette année, avec deux pièces d'une quarantaine de minutes, de la chorégraphe contemporaine japonaise Chinatsu Kosakatani, puis du chorégraphe hip-hop Brahim Bouchelaghem, qui ont tous deux travaillé les sept mêmes morceaux de jazz, « des airs connus, entraînants, faisant référence à la mémoire collective », avec les trois mêmes danseurs, une contemporaine et deux spécialistes du hip-hop. « Nous désacralisons la danse, en montrant qu'existent différentes lectures d'une même musique, multitude de voies à emprunter. Et que les lectures du spectateur peuvent aussi être multiples et sont toutes valables. On casse les barrières entre les genres, et entre les publics », conclut Estelle. Chinatsu renchérit : « les mêmes danseurs, la même musique, deux univers différents ! » La chorégraphe, danseuse talentueuse, reconnue, qui vient de lancer sa compagnie, Ahimsa (non violence en indien) nous permet d'entrer dans son univers : « après quelques essais, la création me plaît tellement que j'ai décidé d'aller plus loin. J'ai des choses à exprimer ! Pour le projet Dansewindows, je crée une pièce, Meeting spot : trois personnes s'installent sur la scène, attendant quelqu'un, qui n'arrive jamais. Une histoire se noue peu à peu entre elles, une pièce autour de la rencontre. Chacun des sept morceaux se concentre sur différentes parties du corps. Je suis arrivée avec une idée précise, puis nous avons travaillé les choses avec les danseurs, construit les personnages au fur et à mesure. Une pièce un peu théâtrale, pas uniquement sur l'esthétique, qui raconte des choses ». La jeune chorégraphe a participé à la première édition de Dansewindows, alors en tant qu'interprète. Elle aime cette rencontre avec le public. Et a voulu imaginer « une pièce simple, accessible, même pour les personnes ne connaissant pas la danse. L'idée, c'est de passer un bon moment, en famille. "