Davaï Davaï

Brahim Bouchelaghem, danseur et chorégraphe, rayonne aujourd'hui à l'international, mais n'oublie pas ses racines roubaisiennes, aidé en cela par un partenariat riche et généreux avec le Centre Chorégraphique National et sa figure de proue, Carolyn Carlson, qui co-produit sa dernière création, intense, intime, Davaï Davaï. Hip hop créatif, développant l'imaginaire, une belle rencontre aussi. Entre Brahim Bouchelaghem et les Champions du monde, russes, du Battle of the Year 2008, les Top 9. Notre chorégraphe va, en juin dernier, travailler avec eux, à St Pétersbourg ; pour imaginer ce spectacle, il est parti de leur vie, « ces danseurs, purs techniciens, sur la performance » ont du aussi mener un travail plus théâtral, une réelle interprétation sur scène. Les idées de base : « le regard, l'horizon, le libre arbitre, la volonté d'avancer. Choisir son futur », tout cela trouve une profonde résonance chez ces performers : « existe un côté glacial chez eux, si tu ne réussis pas, c'est fini, il faut rester debout. Une structure sociale différente. Ils font de la danse pour pouvoir vivre ! » raconte un Brahim Bouchelaghem très impressionné de côtoyer ces champions, et de rencontrer une telle force, une vie pas facile aussi.

Il travaille sur leur vision de l'avenir, « il n'y a pas que le championnat du monde pour eux, je ne sais pas quel sera leur futur. Ils n'avaient jamais travaillé avec quelqu'un, ne pensent qu'aux battle ». Communication un peu difficile au départ, puis la danse, et le talent de Brahim, font le reste. On marche sur la glace, qui peut se fissurer à tout instant. Pureté des stalactites et énergie d'une vie où il faut sans cesse se relever, la lumière particulière des nuits blanches, la nostalgie. Et pour ces danseurs, certainement, une petite éclaircie, un horizon qui s'ouvre, après les battle. Une belle révélation