expos

Lamina Lucinda

Lamina Lucinda (2024)
Une expo de Fanny M. "Mon travail, nourri par des questionnements autour de l’identité et de l’intimité, s’appuie sur cette pratique et sur ma volonté de donner au papier et au tissu, à l’instar de la peau, une profondeur insoupçonnée." Du lundi au samedi dès 16h.

Vernissage le 29/03/24, avec WWADI DA BEAR aux platines !

 

J’ai toujours dessiné aux crayons de couleurs ; accessible, cette technique permet aussi une grande précision, couche par couche, avec obstination et finesse. Mon travail, nourri par des questionnements autour de l’identité et de l’intimité, s’appuie sur cette pratique et sur ma volonté de donner au papier et au tissu, à l’instar de la peau, une profondeur insoupçonnée.

La peau, enveloppe protectrice, porteuse de sens et de vécu, est aussi un moyen de communication, une passerelle nécessaire à la rencontre.

Comment investir cet espace primordial ?

 

Que dit-il de notre profondeur, et comment l’habiter ?

 

D’après photos (glanées sur moi-même, des proches ou des connaissances), je reproduis des bleus, blessures et imperfections en tout genre en brouillant les pistes de leur localisation, par jeu de cadrage. À peine perceptible ou saturée, la couleur joue de la limite entre figuration et abstraction, oblitérant le monde environnant.

Débarrassé de ses repères, le spectateur peut partiellement évacuer la question de la cause de la blessure et de l’identification à la personne représentée, pour revenir à la surprise d’une découverte inédite ; celle d’une peau devenue paysage, territoire étranger et pourtant familier.

Ces bleus et “imperfections”, jugés d’ordinaire négativement, deviennent ici des sujets d’étonnement : ils incarnent les fiers témoins d’histoires et d’aventures qui font le mystère et l’identité profonde, sans fard, de leur propriétaire. Ils m’aident à dire la préciosité d’événements triviaux, la beauté décelable dans la plus grande banalité.

Mes dessins s’articulent en nébuleuses colorées où la peau s’échappe de l’iconographique pour revenir à la texture, au toucher. Ils s’accrochent à de l’indicible, à la confusion de rencontres incomplètes, révélant - autant qu’ils dissimulent - un monde distinct, une frontière poreuse entre soi et l’altérité, un espace tout sauf superficiel.

Publié le 27/03/2024